Transition de la fécondité dans les pays à faibles revenus : Homogénéité dans les préférences, divergence dans les réalisations (cas du Cameroun)

Samuel Nouetagni, Université de Yaoundé II et Centre d'Etudes et de Recherches Appliquées en Sciences Sociales (CERASS)

En nous intéressant aux préférences de fécondité, nous voulons essayer de mieux cerner chez les femmes, la logique des représentations mentales, car la fécondité de demain n'en sera qu'une manifestation (Yana, 1998). Ainsi, l’écart, constaté ex-post, entre les préférences et les réalisations en matière de fécondité des femmes, est aussi et surtout le reflet des contraintes auxquelles elles font face, dans la mise en œuvre de leurs projets de procréation. Nous montrerons que : (1) les femmes les plus pauvres ont donné naissance à plus d'enfants que les plus aisées ; (2) les objectifs de fécondité, mesurés par les préférences de fécondité future, sont cependant moins divergents que la fécondité déjà réalisée ; (3) les différences ex-post sont alors produites, par un accès inégal aux moyens de contrôle de naissance, privant particulièrement les plus démunies de la possibilité affirmée, ex-ante, de rapprocher leur parité réalisée de la parité idéale souhaitée.